Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes jolis trésors
4 juin 2013

Lectures de mai

Trois fois le loyer, de Julien CAPRON (paru en 2012)

CAPRON Julien 

3 fois le loyer

4ème de couverture :: L'argent ne fait pas le bonheur. Mais, une fois qu'on a le bonheur, comment on fraconte une quête. Peut-être pas la plus arthurienne des quêtes, mais pas forcément la moins épique, une quête de nos jours : trouver un appartement, et les moyens de se l'offrir. C'est l'histoire d'un couple qui a commis une erreur : se convaincre qu'il fallait faire ce qu'on aime dans la vie. Jusque là, miettes de revenus pour de brefs boulots, aide parentale, débrouilles et lampées de rêves fréquentes sur le chemin. Ils se rencontrent, ils tombent amoureux, ils décident de vivre ensemble. Ils ont beau redouter le costume-cravate comme une bure, ils n'auraient rien contre un chez-eux confortable, dans un quartier populaire de Paris ripoliné façon Hollywood-in- Montmartre. On n'hésiterait guère à voir en eux l'incarnation par excellence des bobos.Commence la lutte contre les agents immobiliers. Les visites et les semaines passent, ils sont recalés à une cadence de métronome. Cyril a une idée. C'est la mode du poker. Sur Internet, des gens de leur âge s'échangent des fortunes. Il connaît le jeu, il réussira peut-être à gagner de quoi payer un an de location.

Franchement je n'y connais rien au poker (au tarot oui). J'en ai donc appris un peu plus sur ce jeu. Roman social et sur le poker où le jeu est une drogue, sur une génération de trentenaires diplômés mais qui vit précairement, qui va de galère en galère, où leur famille ne comprend pas pourquoi et comment ils en sont là ; c'est également un roman d'amour. Le livre montre les désillusions de cette génération et la vie à Paris (les beaux quartiers et ceux qui "craignent" avec les trafics en tout genre). Alors ce jeune coupe attachant décide de jouer le tout pour tout en participant à un tournois de poker en couple regroupant des i de personnes et où le gain est un appartement...

Comment trouver l'amour à 50 ans quand on est parisienne, de Pascal MORIN
(et autres questions capitales)

Pascal Morin

comment-trouver-l-amour-a-50-ans-quand-on-est-parisienne,M101933 

4ème de couverture : Comment fait-on à 18, 30, 40 ou 50 ans, pour changer le cours de son existence, atteindre l'apaisement, conquérir le bonheur et peut-être même l'amour ? Dans son cinquième roman, Pascal Morin fait fi de toute résignation : ce conte moral nous entraîne dans une ronde lumineuse, à la suite d'une série de personnages saisis à un moment décisif de leurs vies.
Au centre de la ronde, Catherine Tournant, élégante prof divorcée un rien perfectionniste, dont la rencontre avec un jeune plombier black, Dimitri Diop, puis avec son père, va la confronter à ses préjugés. Comment Natacha Jackowska, élève médiocre de banlieue, peut-elle conquérir les codes de la branchitude parisienne, travailler pour Jérémie Lesdiguières, styliste gay, et faire lien avec Ève-Marie Saada, psychanalyste fragilisée par la quarantaine ? Dans cet entremêlement de destins, Pascal Morin défie les clichés actuels sur la solitude contemporaine. Avec humour et bienveillance, Comment trouver l'amour... introduit de la magie dans ces existences minuscules qui sont les nôtres.

Extrait : "Il fallut mettre le cercueil sur la tranche. Il ne passait pas, à l'horizontale, par la porte de l'emplacement maçonné qui lui était réservé, dans la haute paroi d'alvéoles de béton de la «section des indigents» du cimetière. La défunte était tellement grosse.
Catherine Tournant, debout, sérieuse et vêtue de noir, se trouva saisie par l'horreur de la situation. Elle qui, quelques secondes plus tôt, ironisait mentalement sur le décès de Sylvia Jackowska, mère de son élève Natacha, se fit une image trop précise de l'intérieur de la boîte pour rester détachée. Aussi arrêta-t-elle le flot de pensées cyniques qui affleuraient à son esprit. En d'autres circonstances, elle se serait abandonnée à formuler une remarque lapidaire à l'encre rouge dans la marge de la scène qu'elle était en train de vivre. Elle aurait laissé libre cours à cette pure manifestation de sa déformation professionnelle. Mais, ce jour-là, elle ne se le permit pas.
«Ça m'écoeure !» se disait de son côté Natacha Jackowska. Sa mère ne reposerait donc pas comme un gisant, allongée sur le dos, les mains jointes sur le ventre. Non, la position serait humiliante pour l'éternité. Sa mère, de toute façon, n'avait jamais été comme tout le monde. Elle était énorme. Un phénomène. Le cercueil, de la plus grande taille disponible dans les stocks municipaux, était plein de son corps, non pas comme un lit, mais comme un baquet. Et Natacha Jackowska avait cette vision en tête. Sa mère liquide. Emplissant le cercueil jusqu'au couvercle, heureusement étanche, jusqu'aux rebords, comme une terrine trop grasse. Sa mère, dans la mort même, était une marginale. Elle le savait depuis toujours. Dès son enfance, elle l'avait compris. Et Natacha Jackowska, élève de terminale littéraire au lycée Saint-John-Perse d'Aulnay-sous-Bois, où elle trimait pour de maigres résultats, oui, Natacha Jackowska, fille de cette émigrée polonaise étouffée par son propre corps devenu difforme, orpheline désormais depuis soixante-douze heures, esquissa, pour la première fois depuis longtemps, un sourire.
Catherine Tournant le remarqua. Elle se demanda ce qui pouvait, en un instant pareil, en être la cause. Malgré l'aide concrète qu'elle lui avait apportée, en l'accompagnant à la mairie pour faire les démarches auprès des services funéraires et en lui arrangeant un rendez-vous avec une assistante sociale, elle ne s'était pas véritablement intéressée à Natacha Jackowska. Elle s'en fit mentalement le reproche : «Dois être plus attentive aux autres.» Et puis, elle était bien décidée à savoir ce qui amusait la jeune fille, au milieu de tant de misère.
Natacha Jackowska se ressaisit sur-le-champ et reprit le visage impassible d'enfant triste qu'elle avait toujours porté comme un masque. Elle était majeure depuis deux mois déjà. Elle avait eu dix-huit ans en juillet. Elle avait redoublé son CM2, mais jamais depuis. C'est toujours de justesse qu'elle était passée dans la classe supérieure et elle n'avait pas intégré la filière littéraire par choix mais par calcul : elle était totalement nulle en mathématiques et elle parlait le polonais. Deux raisons qui avaient convaincu ses professeurs de la pousser dans cette voie dont elle ne voyait pas l'intérêt. Elle n'aimait pas lire, pas écrire, et elle ne supportait les interminables cours de philosophie qu'en se réfugiant dans un monde fantasmé de liberté absolue et de règlements de comptes violents, toujours muette et lisse, effacée. Elle ne comprenait pas très bien pourquoi Catherine Tournant s'occupait d'elle".

C'est un roman drôle dans lequel tous les personnages qui se côtoient sont liées. C'est une quête du bonheur mais aussi une exploration sur les tourments psychologiques de l'amour, l'exil, la religion, la couleur de peau. On peut trouver Catherine Tournant un peut guindé, rigide mais c'est un professeur qui croit dans son métier. Les personnages sont tous attachants même la jeune Natacha. On y croise aussi une psychanalyste avec une mère catholique et un père juif, un jeune plombier noir, un styliste à la mode, avec une vie très différente que le destin va réunir (mais chut ! c'est la fin du livre !). C'est un bon et beau roman !

 Tom petit Tom tout petit homme Tom, de Barbara CONSTANTINE (2010)

 Tom petit Tom tout petit homme Tom

4ème de couverture : Tom a onze ans. Il vit dans un vieux mobil-home déglingué avec Joss, sa mère (plutôt jeune : elle l'a eu à treize ans et demi). Comme Joss aime beaucoup sortir tard le soir, tomber amoureuse et partir en week-end avec ses copains, Tom se retrouve souvent tout seul. Et il doit se débrouiller. Pour manger, il va dans les potagers de ses voisins, pique leurs carottes, leurs pommes de terre... Mais comme il a très peur de se faire prendre et d'être envoyé à la Ddass (c'est Joss qui lui a dit que ça pouvait arriver et qu'elle ne pourrait rien faire pour le récupérer), il fait très attention, efface soigneusement les traces de son passage, replante derrière lui, brouille les pistes. Un soir, en cherchant un nouveau jardin où faire ses courses, il tombe sur Madeleine (quatre-vingt-treize ans), couchée par terre au milieu de ses choux, en train de pleurer, toute seule, sans pouvoir se relever. Elle serait certainement morte, la pauvre vieille, si le petit Tom (petit homme) n'était pas passé par là...

Ce drôle de titre pourrait évoquer un livre pour enfant ainsi que sa couverture vert pomme. Comme dans "Et puis, Paulette" les personnages sont attachants. L'histoire drôle. L'écriture de Barbara Constantine rend plus belle les petites choses de la vie.
Un bon moment de lecture comme je les aime.

Voilà c'est tout pour le mois de mai.

Et jeudi une grande joie d'aller voir Jeanne Bénameur qui vient parler de son livre "Sultanes" !
 

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes jolis trésors
Publicité
Archives
Mes jolis trésors
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 18 279
Pages
Publicité